Gambie: le président promet la transparence dans la vente des biens de son prédécesseur Jammeh
Le président gambien Adama Barrow a promis la transparence dans la vente des biens saisis à son prédécesseur, l’ex-dictateur Yahya Jammeh, et mis en vente par son gouvernement, dans un discours à la nation mercredi soir.
« J’assure chaque Gambien que les biens recouvrés appartiennent au peuple. Mon administration ne tolérera aucune négligence ou acte répréhensible dans la sauvegarde des ressources de la nation », a déclaré le dirigeant de la Gambie, théâtre de manifestations pour réclamer la lumière dans cette affaire.
M. Barrow a indiqué que son gouvernement s’appuierait sur l’Assemblée nationale, qui doit prochainement mener des enquêtes sur les biens saisis à M. Jammeh, dictateur arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat en 1994 et parti en exil en Guinée équatoriale en janvier 2017.
« Leurs conclusions (celles de l’Assemblée nationale) seront rendues publiques. Chaque personne ou entité coupable en rendra compte », a-t-il assuré, tout en appelant au calme en attendant « la réception » de ce rapport.
Les autorités gambiennes ont publié dimanche la liste des biens appartenant à M. Jammeh.
Selon une enquête publiée fin avril par le média d’investigation The Republic, ces biens, composés de véhicules, maisons, terrains et matériels agricoles ont été vendus à l’insu du public par les autorités gambiennes, suscitant une polémique dans ce petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le Sénégal à l’exception de sa façade maritime.
Leur valeur est estimée à 300 millions de dollars.
Ces derniers jours, plusieurs organisations de la société civile ainsi que l’opposition ont réclamé la publication de la liste des biens de M. Jammeh, mais également celle des personnes à qui ils ont été cédés.
Elles accusent les autorités de les avoir vendus à leurs amis et proches à des prix sous-évalués.
Vingt-sept membres d’une organisation de la société civile, Les Gambiens contre les biens spoliés (GALA), ont été arrêtés vendredi lors d’une manifestation non autorisée.
Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Banjul pour exiger leur libération mais aussi la publication des biens de l’ex-dictateur.
Le gouvernement gambien a endossé en 2022 les recommandations d’une commission qui s’est penchée sur les atrocités perpétrées sous l’ère Jammeh, les autorités acceptant de poursuivre 70 personnes dont M. Jammeh.
En décembre 2024, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a approuvé la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes sous M. Jammeh.
dakaractu