FSF : LES MASQUES TOMBENT, LES VISAGES SE DÉVOILENT

ALEA JACTA EST. Des candidatures ont été déclarées et déjà 3 blocs se dégagent : d’abord le bloc constitué du puisant trio Cheikh Ahmed Tidiane Seck, Élimane LAM et Abdoulaye FALL, le candidat étant Abdoulaye fall, ensuite celui de l’actuel Président Augustin Senghor (avec qui ?) et enfin celui de Madi TOURE (avec qui ?).
Reste à savoir qui, parmi eux, saura répondre aux urgences bien réelles du fotball sénégalais, que les rapports 2024 ont mis en lumière. Le football sénégalais a un écosystème exigeant (supporters). Les électeurs – et plus largement chaque amoureux du ballon – attendent désormais des programmes chiffrés, vérifiables. Une vision claire. Une communication audible. Personnellement, j’observerai avec un œil particulier la place qui sera accordée au football amateur en général et féminin, en particulier.
Je souhaite juste rappeler les défis que doivent impérativement affronter les candidats
1. Gouvernance : publication des comptes, reddition ex-ante, traçabilité des décisions, audit annuel indépendant.
2. Redressement financier : retour à l’équilibre budgétaire après un déficit de 2,4 milliards FCFA ; gestion plus rigoureuse des charges.
3. Soutien au football amateur : financement durable des clubs régionaux, relance des compétitions, valorisation de la Nationale 1 et des districts.
4. Développement du football féminin : priorité à la structuration des compétitions féminines, hausse du budget, parité des primes, intégration au plan fédéral.
5. Modernisation de la gestion : numérisation, compétence des dirigeants, professionnalisation des structures, plan stratégique avec indicateurs de performance.
Les blocs sont donc là. J’ai alors, de suite, tenté de voir les atouts et faiblesses de chacun deux, en attendant les programmes et au risque de me tromper quelquefois. Mais, au moins, les débats seront lancés.
1- Bloc Cheikh Seck – Elimane Lam – Abdoulaye Fall (candidat)
Abdoulaye Fall, ancien Trésorier général du Sénégal, il dispose d’une solide réputation de rigueur administrative et de connaissance approfondie des finances publiques. Rappelons, si besoin en est, que la FSF est délégataire de pouvoirs de l’État. Président de l’AS Bambey, FALL a gardé un lien étroit avec le monde amateur. Il incarne un profil sérieux, technique, avec une capacité à rassurer les ligues rurales sur la gestion.
Atouts du bloc face aux défis :
• Gouvernance : présence d’un ancien haut fonctionnaire rompu aux mécanismes de transparence.
• Finances : Abdoulaye Fall peut proposer une trajectoire crédible de redressement.
• Amateur : AS Bambey et le vécu de Seck renforcent la légitimité locale.
• Féminin : attention à démontrer une vraie stratégie dédiée (peu visible pour l’instant).
• Crédibilité d’équipe : combinaison technocratique et populaire rare dans le paysage fédéral.
Limites :
• Appartenance à l’actuelle équipe dirigeante : difficile de ne pas être comptables du passif (déficit, gouvernance opaque).
• Coalition jeune, communication publique à renforcer.
2- Augustin Senghor (candidat sortant)
Avocat, président de la FSF depuis 2009, vice-président de la CAF. Il dispose d’un carnet d’adresses exceptionnel au niveau africain et international. Il peut revendiquer la victoire à la CAN 2022 et une stabilité fédérale sur plusieurs mandats.
Atouts de SENGHOR face aux défis :
• Gouvernance : expérience des normes CAF/FIFA, connaissance fine des contraintes.
• Finances : a déjà mobilisé les mécanismes CAF Forward, a mené des projets comme les centres de Diacksao, Toubab Dialaw ou Youssoupha ndiaye.
• Diplomatie sportive : grand accès aux financements internationaux.
• Féminin : a soutenu le développement initial des compétitions féminines.
Limites :
• Usure du pouvoir : quatre mandats, critiques sur la centralisation et le manque de transparence.
• Déficit 2024 : le plus grave sous sa gouvernance.
• Foot amateur : sentiment de marginalisation des petites ligues.
• Féminin : soutien jugé timide par les actrices du secteur.
3- Mady Touré (candidat)
Fondateur de Génération Foot, à l’origine de talents comme Sadio Mané, Pape Matar Sarr, Ismaïla Sarr… Homme de terrain, entrepreneur sportif, porteur d’une vision de réforme et de professionnalisation. Il incarne une alternative fondée sur la compétence technique et la gestion privée.
Atouts face aux défis :
• Modernisation : gestion d’une académie aux standards internationaux.
• Formation : référence absolue dans le pays.
• Féminin : discours d’inclusion ; possible intégration des filles dans les structures académiques.
• Crédibilité entrepreneuriale : capable de porter un projet structurant.
Limites :
• A déjà subi deux défaites dans des éléctions, la base élective étant quasiment constante depuis, pourrait-il polariser plus de voix ?
Chaque candidat (ou bloc) dispose d’atouts singuliers. Mais tous doivent maintenant s’engager publiquement à adresser les véritables urgences de notre football : transparence, équité budgétaire, soutien aux clubs, et pleine valorisation du football féminin.
Cheikh BA,
Président Aigle de la Médina