P. Diddy déclaré non coupable de trafic sexuel et association de malfaiteurs

 

Après deux mois d’un procès hors normes à New York, le jury fédéral a rendu son verdict dans l’affaire P. Diddy, mercredi 2 juillet. Le producteur américain a été déclaré non coupable de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs, mais coupable de transport à des fins de prostitution.

Le verdict est tombé ce mercredi 2 juillet 2025 au tribunal fédéral de Manhattan : Sean « Diddy » Combs a été déclaré coupable de deux des cinq chefs d’accusation et non coupable pour les trois autres, les accusations les plus importantes portées contre lui, à l’issue de sept semaines de procès marquées par des témoignages accablants.

Le jury, composé de douze membres, a finalement tranché après plusieurs jours de délibérations. Mardi, il avait, dans un premier temps, notifié au juge Arun Subramanian avoir trouvé un accord sur quatre des cinq chefs d’accusation, tout en faisant état de désaccords persistants sur le premier chef, celui d’associations de malfaiteurs.

Il s’est finalement accordé ce mercredi sur ce dernier, le plus complexe, qui suppose l’existence d’une entreprise criminelle durable et la participation volontaire à au moins deux crimes sous-jacents. Il est aussi le plus sévèrement puni, avec une peine maximale de réclusion à perpétuité.

Le rappeur bientôt libéré ?

P. Diddy a été reconnu non coupable de trafic sexuel et surtout d’association de malfaiteurs, un crime passible de la prison à vie, mais coupable de transport de personnes à des fins de prostitution, ce qui implique le déplacement d’une personne d’un État à un autre selon le droit américain.

« Vous avez écouté, vous avez travaillé ensemble, vous étiez là tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau. Vous l’avez fait sans autre récompense que celle de répondre à l’appel du service public. Cela devrait nous donner à tous de l’espoir », a déclaré aux jurés le juge Arun Subramanian qui devra encore statuer de la peine du rappeur.

Dans la foulée de cette décision, son avocat Marc Agnifilo a demandé à ce que le chanteur et producteur puisse être libéré sous conditions car absout des chefs d’accusation les plus importants.

Peu avant la décision du jury, P. Diddy avait prié au tribunal en regardant des membres de sa famille sur place. « Dieu, s’il te plaît, veille sur ma famille », avait-il lancé.

Un jury longuement divisé sur le premier chef d’accusation

La veille, le magistrat avait choisi de ne pas clore immédiatement les débats, exhortant les jurés à poursuivre leurs discussions, dans l’espoir d’aboutir à une décision unanime. Les avocats des deux parties s’étaient retrouvés en salle d’audience pour convenir d’une formulation d’instruction supplémentaire, entre pression modérée et rappel de leur devoir délibératif.

Le juge Arun Subramanian a choisi de ne pas délivrer, à ce stade, une « Allen charge », une instruction formelle qui pousse les jurés à réexaminer leurs positions individuelles afin de parvenir à une décision unanime. Selon CNN, il a préféré adopter un ton plus mesuré, les invitant simplement à poursuivre leurs délibérations. Une approche qui vise à leur laisser une certaine liberté dans leurs échanges, tout en les encourageant à chercher un consensus, notamment sur le premier chef d’accusation, le plus complexe.

Un procès hors norme pour un empire entâché

Le procès de Sean Combs, également connu sous les pseudonymes P. Diddy, ou Puff Daddy, s’était ouvert début mai à Manhattan. Incarcéré depuis septembre 2024 à la suite d’une vaste enquête fédérale, le producteur de 55 ans était accusé d’avoir organisé pendant plus de vingt ans un système d’exploitation sexuelle mêlant trafic, violences, menaces et vidéos compromettantes, le tout dissimulé sous les apparences du show-business.

Au total, cinq chefs d’accusation avaient été retenus contre lui, dont deux pour trafic sexuel par la force, un pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de racket, et deux pour transport à des fins de prostitution.

Cassie, témoin central des abus présumés

Les témoignages de plusieurs anciennes partenaires, notamment celui de Casandra Ventura, dite Cassie, avaient bouleversé l’audience. Enceinte au moment de son audition, la chanteuse avait décrit en détail les violences subies, les orgies imposées, les pressions psychologiques, les punitions et le climat de peur instauré par l’artiste.

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