Communication maladroite et confusion institutionnelle ( Par Hamidou THIAW)

Il est profondément regrettable qu’un conseiller et porte-parole du président de la République adresse publiquement ses vœux d’anniversaire à un chef de parti, en l’occurrence le président Ousmane Sonko, en l’appelant « notre leader ». Une telle déclaration, venant d’un communicant censé maîtriser les enjeux de posture et de représentation, traduit une grave confusion des rôles et des responsabilités.
Cette sortie illustre de manière flagrante le sectarisme politique qui gangrène l’actuelle coalition au pouvoir, une formation qui, après avoir divisé le pays, semble désormais vouloir fracturer l’institution gouvernementale elle-même. Ce discours manichéen, où quiconque n’adhère pas à leur idéologie est perçu comme un ennemi ou un traître, s’apparente à une stratégie de propagande typique des régimes autoritaires.
Le fait qu’un fonctionnaire de la présidence puisse s’exprimer en désignant un chef de parti comme « leader » en lieu et place du président de la République est une atteinte symbolique à la hiérarchie républicaine. Cela soulève une question fondamentale : où est passée la primauté de la patrie sur le parti ? Cette confusion, alimentée par certaines figures du parti Pastef, s’aggrave avec les déclarations récentes du Premier ministre, qui n’a pas su rassurer ni fédérer autour de son leadership.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une gouvernance qui a vu la note souveraine du pays dégradée à deux reprises, accentué le chômage et fragilisé davantage notre tissu économique. Ce climat d’amateurisme politique met en péril les fondements mêmes de notre République.
Face à cette dérive, 2029 doit marquer le retour à la compétence, à la responsabilité et à l’unité nationale. Il nous faut clore définitivement cette parenthèse historique qui, à bien des égards, s’apparente à une erreur de parcours.
Hamidou Thiaw
Président du parti MPR (En Marche Pour la Renaissance)