Affaire Farba Ngom : La contre-expertise qui alerte sur un risque de « mort subite nocturne »

 

Le dossier médical du député-maire des Agnam, Mouhamadou Ngom dit Farba, vient de prendre une tournure inquiétante. Selon les informations du quotidien L’Observateur, une contre-expertise médico-légale menée par trois sommités de la médecine sénégalaise – le Dr Ousmane Dièye, le Pr Papa Saliou Mbaye et le Pr Serigne Magueye Gueye – conclut que l’état de santé de l’homme politique est totalement incompatible avec la détention carcérale. Le rapport met même en garde contre une éventuelle « mort subite nocturne », si des mesures médicales urgentes ne sont pas prises.

Un tableau clinique alarmant

Les experts mandatés par le Pôle judiciaire et financier du tribunal de grande instance hors classe de Dakar ont procédé à un examen approfondi de Farba Ngom le 31 juillet 2025 au cabinet médical « Sakina / Sos Cardio ». Leur diagnostic révèle un syndrome d’apnée obstructive du sommeil sévère, jusque-là méconnu et non pris en charge, associé à une cardiopathie débutante et à de multiples comorbidités (diabète ancien, obésité, antécédents cardiovasculaires).

Les conclusions dressent le portrait d’un patient à haut risque : palpitations épisodiques, malaises itératifs, dyspnée d’effort, fatigue chronique et somnolence diurne. L’échoDoppler cardiaque a d’ailleurs confirmé une dilatation modérée de l’oreillette gauche et de l’aorte thoracique ascendante, renforçant la gravité du tableau.

Des examens révélateurs

La polygraphie ventilatoire réalisée le 31 juillet a confirmé un syndrome d’apnée du sommeil obstructif sévère, nécessitant un traitement par ventilation en pression positive continue. De plus, la spirométrie du 2 août a mis en évidence un trouble ventilatoire obstructif léger, pouvant témoigner d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) débutante, aggravée par ses antécédents tabagiques et son obésité.

Même si les analyses biologiques n’ont pas révélé d’anomalies majeures par rapport aux précédents examens, les experts insistent sur la somme des pathologies qui, combinées, exposent Farba Ngom à des « complications évolutives graves », dont une issue fatale pourrait survenir de façon soudaine.

Prison et santé : l’équation impossible

Placée sous mandat de dépôt depuis le 27 février dernier, la santé de Farba Ngom soulève désormais une question humanitaire et judiciaire : peut-on maintenir un détenu dans un environnement carcéral alors que son état médical présente un risque vital immédiat ?

Pour L’Observateur, cette contre-expertise ne laisse aucun doute : la détention aggrave le danger. Ses avocats devraient, dans les prochains jours, déposer une demande de liberté provisoire au vu de ces nouvelles conclusions.

 

dakaractu

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *