Equipements du bureau du Men : Guy-Guirassy, le mobilier de la polémique
Guy Marius Sagna et Guirassy se livrent une bataille épistolaire débutée par une question écrite du député sur des dépenses d’équipements du bureau du ministre de l’Education.
Guy Marius Sagna et Moustapha Guirassy s’étripent par documents interposés. Le député de Pastef avait ouvert la bataille en écrivant 8 questions écrites au gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko dont la plus salée fut adressée au ministre de l’Education nationale, avec des interrogations sur des dépenses effectuées pour assurer l’équipement du bureau personnel de Moustapha Guirassy. «J’ai demandé au ministre de l’Education nationale s’il avait acheté avec l’argent du ministère : un tapis iranien à 1 million F Cfa, un nouveau bureau à 2 millions F alors que celui qu’il a trouvé était presque neuf, un matériel de petit déjeuner à 650 000 F.»
Et Guirassy a répondu sèchement au député : «Si l’exercice du contrôle parlementaire est un pilier de notre démocratie, il ne saurait toutefois se faire ni dans l’approximation ni dans une volonté d’instrumentalisation politique. Car, sauf ignorance ou posture délibérée, tout parlementaire rompu aux réalités de l’Administration sait pertinemment que ces dépenses relèvent du fonctionnement normal d’un cabinet ministériel.»
Sans le nier, il assure que ces «acquisitions sont d’abord inscrites dans le budget de fonctionnement, lequel est adopté en toute transparence par l’Assemblée nationale dont l’honorable Guy est membre». «Ces crédits servent à assurer le cadre de travail nécessaire au bon exercice des responsabilités ministérielles.
Rassurez-vous honorable, le marché d’équipement du bureau du Men est bel et bien passé par appel à concurrence. Il a mis en compétition des soumissionnaires, a suivi et respecté toutes les étapes de la procédure de passation. On vous a induit en erreur cependant. Je n’ai jamais changé de salon Honorable Guy», précise le Men. Il explique : «Le tapis et les équipements de base, comme une cafetière, une bouilloire ou quelques plateaux, relèvent d’un minimum de confort logistique, pour soutenir les longues réunions et sessions de travail. Faut-il rappeler que ces outils sont destinés à l’équipe entière du cabinet, et non au seul ministre ? Le plus surprenant dans cette interpellation, c’est le montant dérisoire concerné, qui contraste fortement avec l’indignation affichée. En réalité, nous sommes loin des grandes lignes de crédits ou de marchés publics qui pourraient nourrir un réel débat.» En fin de compte, Guirassy tente de recadrer le député : «Honorable Guy, vous gagneriez à recentrer vos interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation…»
Sans lâcher prise, le député de Pastef est revenu à la charge avec une réplique cinglante. Il dit : «Chaque franc Cfa doit compter. M. le ministre de l’Education nationale, dans votre réponse, vous dites une chose et son contraire. Vous affirmez que j’ai été induit en erreur et pourtant vous avouez l’existence de ces achats effectués par vos services. Vous justifiez ces achats sous le prétexte qu’il s’agit de dépenses de fonctionnement que vous trouvez normales et régulières. M. le ministre, au nom de «la gestion rigoureuse et utile de chaque franc Cfa» que vous revendiquez, aviez-vous besoin de changer du neuf par du neuf ? Ces dépenses étaient-elles nécessaires ? Du matériel de petit déjeuner à 650 000 F Cfa, est-ce une gestion utile de chaque franc ?» Il enchaîne en faisant presque la morale à Guirassy : «Vous reconnaissez les dépenses évoquées dans ma question écrite alors qu’il faut rationaliser parce que, notamment, l’Etat Apr/Bby a plongé les finances publiques dans le gouffre. Le Jub, Jubal, Jubbanti, M. le ministre, c’est aussi prendre en compte et prioriser à partir de la rationalisation lancée par le Pm et le Pr.» Une bataille s’ouvre ?
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