Une flottille en route vers Gaza affirme avoir été «frappée» par un drone au large de Tunis

 

La flottille vers Gaza a affirmé dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 septembre qu’un de ses bateaux avait été « frappé » par un drone au large de Tunis. L’information a aussitôt été démentie par les autorités tunisiennes qui n’ont détecté « aucun engin ».

Le bateau « a été frappé par un drone dans les eaux tunisiennes », a écrit sur Instagram L’organisation vient de donner une conférence de presse. Miguel Duarte témoigne. On peut voir cet activiste portugais éviter l’explosion sur une des vidéos. partie avec des militants et de l’aide humanitaire pour Gaza. La flottille a publié une vidéo provenant d’une caméra de surveillance du bateau : on y entend un vrombissement, un militant s’exclamer et reculer, puis une explosion et un éclair de lumière.

Sur place, à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, un journaliste de l’AFP a vu le bateau entouré par d’autres embarcations, mais le feu n’était plus visible. Des centaines de personnes se sont rassemblées au port, criant « Free, Free Palestine ».

La flottille a précisé que les six personnes à bord étaient saines et sauves, évoquant des dégâts matériels et dénonçant des « actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission ». Lors d’une conférence de presse, Miguel Duarte, l’activiste portugais a témoigné : « J’étais sur le pont à l’arrière du navire, dans un abri, et j’ai entendu un drone. Je suis sorti de l’abri. J’ai vu un drone planer à environ trois ou quatre mètres au-dessus de ma tête.

Alors, j’ai appelé les membres d’équipage. Nous étions deux à rester là, avec le drone exactement à trois ou quatre mètres au-dessus de nos têtes. Puis, nous avons vu le drone se déplacer vers l’avant du pont. Il est resté quelques secondes au-dessus d’un tas de gilets de sauvetage, puis a largué une bombe. La bombe a explosé et il y a eu une grande flamme. Un incendie s’est immédiatement déclaré à bord. Nous avons pris les extincteurs. Nous avons réussi à éteindre le feu et, heureusement, tout le monde est sain et sauf. C’était une attaque honteuse et nous ne nous laisserons pas intimider. ».

« Aucun drone » détecté, selon Tunis

La Garde nationale tunisienne a déclaré n’avoir détecté « aucun drone ». Selon son porte-parole Houcem Eddine Jebabli, « un incendie s’est déclaré dans les gilets de sauvetage », et l’hypothèse d’un mégot de cigarette est avancée. La Garde nationale a qualifié les informations sur un drone de « dénuées de tout fondement ».

Le militant brésilien Thiago Avila a relayé le témoignage d’un membre de la flottille affirmant avoir vu un drone : « C’était à 100 % un drone qui a lâché une bombe », a déclaré Miguel.

La rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens Francesca Albanese, présente à Sidi Bou Saïd, a partagé sur X la vidéo de surveillance : « 1. Bruit de ce que l’équipage a identifié comme un drone. 2. L’équipage déclenche l’alerte et appelle à l’aide. 3. Explosion. À vous d’en tirer les conclusions ». Elle a ajouté que, si l’attaque était confirmée, il s’agirait d’« une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne ».

L’armée israélienne n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP dans l’immédiat.

La flottille Global Sumud (« sumud » signifiant « résilience » en arabe) prévoit d’atteindre Gaza à la mi-septembre pour y acheminer de l’aide humanitaire, après que deux tentatives en juin et juillet aient été bloquées par Israël. Le départ du convoi tunisien, initialement prévu, a été reporté à mercredi 10 septembre en raison des conditions météorologiques et du retard d’un bateau parti de Barcelone pour rejoindre les militants tunisiens.